Le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Youssef Abou Rich, a annoncé lundi 13 novembre, la mort de sept bébés prématurés suite au manque d’oxygène et d'électricité dans l’hôpital Al-Shifa à Gaza. Le personnel médical tente de garder "en vie" les dizaines d’autres bébés de l’unité néonatale du plus grand complexe hospitalier de la ville.
Lundi 13 novembre, Youssef Abou Rich, le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas a indiqué à l’AFP que "sept bébés prématurés" et "27 patients en soins intensifs" étaient morts depuis samedi en raison du manque d'électricité dans hôpital Al-Shifa, situé au nord de Gaza.
➡️Le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Youssef Abou Rich, a déclaré lundi à l'AFP que "sept bébés prématurés" et "27 patients en soins intensifs" étaient morts depuis samedi en raison du manque d'électricité dans cet hôpital #AFP 6/8
— Agence France-Presse (@afpfr) November 14, 2023
Marwan Abu Sada, chef du service chirurgical de l’hôpital Al-Shifa a confié à The Guardian que trente-neuf nourrissons ont été déplacés de l'unité de soins intensifs néonatale, frappée par des bombardements, à la zone chirurgicale.
Les soins demeurent très compliqués puisque l’hôpital n’a plus d’accès à “l’oxygène”, “ni même au carburant pour faire fonctionner un générateur”, selon le médecin. Il s’inquiète pour les nourrissons encore en vie, et avoue avoir “peur que tous [...] ne perdent la vie”.
"Shifa est assiégée ; personne ne peut sortir et personne ne peut entrer"
Le personnel de l’hôpital s'est également exprimé sur ses difficultés à soigner leurs patients à cause “des attaques contre toute personne se déplaçant à l'intérieur de l'enceinte de l'hôpital”.
Le chef du service chirurgical de l’hôpital a expliqué qu’il était dangereux “de regarder par la fenêtre”, craignant “des tirs de tireurs isolés”. Ils ont ainsi déplacé les patients ”vers des couloirs plus profonds à l'intérieur du complexe”, en évitant les fenêtres. Le médecin explique ainsi que "Shifa est assiégée ; personne ne peut sortir et personne ne peut entrer".
De son côté, le porte-parole de Tsahal (l'armée israélienne) a démenti cette affirmation. Le contre-amiral Daniel Hagari a rejeté ce qu'il estime être de “fausses informations” et a affirmé n'attaquer que "des terroristes qui ont choisi de combattre à proximité de l’hôpital al-Shifa”.
“Il n’y a pas de siège, je dis bien pas de siège, à l’hôpital al-Shifa”
“Nous fournirons l’assistance nécessaire”
Dans la matinée, Tsahal a prévenu sur son compte X qu’elle allait fournir “des couveuses” pour aider les nourrissons de l’hôpital al-Shifa.
Tsahal transfère actuellement des couveuses pour bébé d’un hôpital israélien vers l’hôpital Shifa à Gaza. pic.twitter.com/VAUGNmUNv9
— Tsahal (@Tsahal_IDF) November 14, 2023
Concernant la possible évacuation des nourrissons vers un autre hôpital, Marwan Abu Sada a déclaré qu'elle était “impossible” car “nulle part ailleurs, on ne peut s'occuper d’eux”.
Le porte-parole de Tsahal affirme pour sa part, fournir "l'assistance nécessaire" et affirme qu'ils aideront le déplacement des bébés vers “un hôpital plus sûr”.
L'Unicef rappelle que “l’effondrement” des services de santé “met en péril la vie des enfants” et qu’il est “impératif” qu’ils soient “protégés et accessibles à tout instant”.
“L’effondrement quasi-total des services médicaux et de santé dans la bande de Gaza, en particulier dans les zones au nord, et les attaques dont ils font l’objet met en péril la vie des enfants. En accord avec le droit international humanitaire, il est impératif que les services essentiels soient protégés et accessibles à tout instant.”
Selon ses dernières estimations, l'organisation affirme que 4 609 enfants sont morts, plus de 8 663 sont blessés et au total 1 million d’enfants “sont affectés par la guerre”.
Mélanie Boukorras